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mardi 7 mars 2017

L’achat de l’œuvre de ses rêves

Le coup de cœur de l'amateur doit rester raisonné. De manière générale, et même si les professionnels du marché restent évidemment très attentifs, il peut subsister un risque que l’œuvre convoitée ait été (peut-être parfois plusieurs décennies avant) spoliée, pillée, exportée illégalement, volée ou encore qu’elle s’avère être une contrefaçon plus ou moins contemporaine.

Nous rappelons quelque principe sur ce thème afin de limiter, sinon éviter, les risques.

Le due diligence 

Avant un achat, le collectionneur a toujours la possibilité de mettre en œuvre un due diligence.

Le terme a été initialement développé en droit des affaires, lorsqu’il s’agissait de mettre en place un audit juridique lors de la transmission d’une société.

Appliqué au marché de l'Art, cette notion fait plutôt référence au professionnel et/ou au collectionneur tentant de récolter un maximum d'informations sur l'œuvre convoitée ; le but ultime étant d'établir l'origine du bien et ainsi, autant que possible, confirmer son authenticité et garantir un parcours sans accros.

Certains renseignements sont souvent difficiles à obtenir. Le parcours d'une œuvre depuis sa création est semé d'obstacles inconnus : de multiples ventes, un vol qui n’est pas encore découvert ou encore un artiste resté anonyme. Le vendeur lui-même ne dispose peut-être pas de toutes les informations utiles.

Certaines questions sont par contre à la portée de tous ceux prêts à prendre le temps de quelques recherches : l'œuvre est-elle identifiée dans des monographies ou un catalogue raisonné de l'artiste ? A-t-elle été exposée ou vendue publiquement ? Comment était-elle décrite dans le catalogue de la galerie ou de la maison de vente. Existe-t-il des factures de vente ? Un certificat d'authenticité a-t-il été rédigé par l'artiste ou un avis par un expert confirmé en la matière ? Circule-t-il beaucoup de faux de cet artiste ? Cette œuvre est-elle fichée par Interpol ou par le FBI ? Autant d'informations relativement disponibles à prendre en compte et à tenter de collecter.

L’achat

De même, l’amateur ne doit pas oublier de se constituer un titre de propriété solide (facture, convention de vente, …) et à documenter l’achat en tant que tel en conservant, par exemple, un catalogue de vente.

Le jour où il revendra lui-même l’œuvre de ses rêves, ses futurs interlocuteurs lui demanderont de prouver sa qualité de propriétaire.

La description de l'œuvre

Le vendeur a l’obligation de décrire l’œuvre de manière précise. Pour ce faire, il peut communiquer le « degré » d’authenticité dans sa description de l’objet. Ainsi, si la description d'une création reprend les termes : « De » ou « par », l'œuvre est réputée être de l'auteur visé. Le terme « Attribué à » fait référence à l'œuvre réalisée durant la période de production de l'artiste visé et confirme qu’il y a de grandes chances qu'elle soit de lui. « Atelier de » signifie que l'œuvre est réalisée dans l'atelier du maitre nommé ou sous sa direction. « Ecole de » confirme que l'artiste a fréquenté l'école du maitre visé, a bénéficié de son influence, de sa technique si l'œuvre a été réalisée du vivant de l'artiste ou 5 ans après sa mort. Enfin, « dans le goût », « style de », « manière de » indique qu’il n'y a aucune garantie sur l'auteur nommé, la date ou l'école. S’il est fait référence à une date ou une période (typiquement, c’est le cas pour les antiquités), ceci confirme que le bien date de cette période.

Si toute ces considérations sont importantes, il faut aussi rappeler le principe de base en la matière : suivre son cœur reste essentiel…