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mardi 28 juin 2022

Nouvelle charge de cours à l'ULB

 Je suis très heureux d'annoncer que l'Université Libre de Bruxelles me fait confiance pour la seconde fois en me confiant une nouvelle charge du Master en Art du spectacle au sein duquel j'aurai le plaisir de participer à l'enseignement du cours ARTCB550 Circuits économiques et problèmes juridiques des arts du spectacle.

A suivre à partir de février 2023.

Cet enseignement s'ajoute à mon cours de droit appliqué au champ culturel que j'enseigne déjà depuis 2017 dans le Master en gestion culturelle.

Alexandre Pintiaux




jeudi 23 juin 2022

TOUT comprendre sur les NFT (partie 1/3)

Le marché n’a plus que cet acronyme à la bouche pour le moment : NFT. De quoi s’agit-il ? 


S’agit de l’arnaque du siècle ou d’un réel outil digital à disposition des artistes ? A voir les prix auxquels s’échangent certaines de ces « œuvres », cela évoque une nouvelle forme de spéculation. Est-ce-à-dire qu’il s’agit d’un mécanisme sans intérêt ? Ce n’est pas notre avis, à condition d’avoir conscience du mode de fonctionnement des NFT, et donc de ce qui est réellement acheté (parfois à prix d’or) !

Nous résumerons les principes de base de la matière avant d’examiner dans nos prochaines chroniques les cas d’application de cette technologie.

NON FONGIBLE TOKEN

Ou en français correct : un jeton non fongible. 

Ceci nous permet d’emblée d’avoir conscience qu’il ne s’agit pas là d’une œuvre d’art. Si cela avait été le cas, le marché parlerait de « non fongible art », ce qui constituerait au demeurant un pléonasme. Une (vrai, donc en 3d) œuvre d’art est non fongible. Elle n’est pas – par essence- interchangeable comme le serait un billet de 5 EUR avec un autre billet de 5 EUR. Une œuvre est unique et est, à ce titre-là, considérée comme rare sur le marché : 

- Les toiles sont uniques, même si l’artiste en a produit plusieurs similaires (songeons à « l’empire des lumière » de Magritte). 

- Les sculptures sont uniques (pierre ou bois) ou des multiples (bronze) alors numérotés en édition limite. 

- Les photographies d’art sont également numérotées. 

A ce titre, tous ces formes de créations sont en principe non-fongibles, car pas interchangeables. En outre, leur unicité permet d’y attacher une rareté.

Un jeton non fongible constitue également un bien – sous forme numérique – unique et donc « rare ». Il n’est pas interchangeable, mais ce n’est pas pour autant qu’il constitue une œuvre d’art. C’est là qu’une incompréhension du grand public demeure sur le marché.

Lorsqu’un collectionneur achète un NFT, il achète un document numérique unique (on parle de Smart Contract – ou de contrat intelligent) qui reprend des données propres spécifiques que l’artiste a déterminé lors de sa création. C’est ce token qui est lié de manière définitive à une image, elle-même choisie par l’artiste. Cette image peut être tout et n’importe quoi, dont la reproduction d’œuvres d’art. 

Le NFT a deux caractéristiques : il n’est pas modifiable mais il ne constitue qu’un document lié à l’image de l’œuvre en elle-même !

Les ingrédients digitaux

Pour que la recette fonctionne, il faut en maitriser les ingrédients. A cet égard, nous devons aborder quelques mots à première vue techniques :

Le premier ingrédient est le NFT lui-même. Ce fameux document numérique.

Ce document numérique unique est inscrit dans une base de sauvegarde appelée une blockchain. C’est le deuxième ingrédient. Il s’agit d’une sorte de registre digital qui recense tous les jetons émis. Ce registre est consultable par tous et permet d’identifier qui est le titulaire du jeton. Autrement dit : qui l’a acheté. 

Le NFT est associé à un lien qui renvoie automatiquement vers l’image à laquelle il est associé.

La recette est finalement simple :

La création d’un NFT implique d’avoir une image (un fichier qui représente l’œuvre), laquelle est attachée de manière définitive à un jeton unique qui est lui-même enregistré sur la blockchain, laquelle permet de le suivre de manière précise sans permettre la moindre modification.

Lorsqu’un collectionneur achète un NFT, il acquière le droit de propriété sur un fichier numérique qui est indiscutablement et de manière permanente lié à l’image à laquelle il est associé.

Le fait que ce fichier est unique et lié à une œuvre permet d’une part de préciser qui est le propriétaire comme le permet un contrat de vente, tout en permettant d’identifier la chaine des propriétaires précédents du Token, mais aussi de confirmer – en théorie – le caractère authentique du document qui lui est attaché. Dans notre hypothèse, il s’agit de l’image de l’œuvre d’art.

Nous reviendrons dans notre prochaine chronique sur le cadre légal des NFT et sur les applications potentielles qui peuvent être faites de cet outil. A suivre.