J'aurai le plaisir d'intervenir dès ce mardi 4 novembre sur la question de l'expertise au sein du marché de l'art avec une approche strictement juridique (évidemment). N'hésitez pas à vous inscrire via ce lien.
Alexandre PINTIAUX
Par Alexandre Pintiaux, avocat au Barreau de Bruxelles, Belgique - Kaléïs, cabinet d'avocats
Alexandre PINTIAUX
Kaléïs –
avocats et médiateurs
Avocat
Stagiaire (H/F/X) en droit des entreprises et droit des arts et de la culture
Notre cabinet (www.kaleis.be),
une structure à taille humaine, se distingue par son expertise en droit
des entreprises et en droit des arts et de la culture. Nous accompagnons une
clientèle variée composée d’entreprises, de particuliers, et de figures du
monde artistique (artistes, galeries, théâtres, musées, maisons de vente,
producteurs, compagnies, musiciens, etc.).
Nous cherchons à intégrer
un(e) collaborateur/trice junior pour nous accompagner dans notre
développement, avec une date de début en décembre 2025.
Pourquoi nous rejoindre ?
Nous savons qu’une
collaboration réussie repose sur la confiance, l’équilibre et la rigueur. C’est
pourquoi nous offrons un environnement de travail qui valorise l’autonomie
et le développement personnel. Au-delà des dossiers, vous aurez la
possibilité de participer activement à la vie du cabinet, notamment dans le
secteur culturel, et à son développement.
Vos missions et responsabilités
En collaboration directe
avec les avocats associés, vous serez impliqué(e) dans :
Le profil que nous recherchons
Plus qu’un parcours
académique, nous cherchons avant tout un profil présentant des qualités en
accord avec notre vision du métier d’avocat :
Ce que nous vous offrons
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Nous souhaitons découvrir qui vous êtes au-delà de votre CV.
Adressez-nous votre candidature avec:
- une lettre de motivation expliquant pourquoi vous pensez être la bonne personne pour ce poste et pour notre cabinet et un CV à jour,
- un relevé de vos résultats (Mater),
- et tout autre document permettant de connaître votre personnalité (lettre de recommandation, publications, etc.) à
:
Me Alexandre Pintiaux
La confidentialité est
garantie.
Avec l’utilisation des outils d’intelligence artificielle, quelle protection est attachée aux œuvres générées par ce type de processus ?
La création d'images, de textes, de partitions musicales et d'œuvres d'art, y compris des toiles numérisées, par des intelligences artificielles (IA) telles que Midjourney, DALL-E 3 et l'Image Creator de Microsoft Copilot, met en évidence une nouvelle problématique relative aux droits d'auteur. Ces avancées technologiques soulèvent des questions sur la protection des œuvres générées par l'IA et leur statut juridique. Plus particulièrement, la question de l’attribution de l’œuvre joue un rôle fondamental : qui est l’auteur d’une œuvre générée en tout ou en partie par IA ?
Si les œuvres créées par IA étaient médiocres, il n’y aurait probablement pas de problème, mais avec l’essor des nouvelles technologies, une certaine forme de concurrence s’est développée entre l’homme et la « machine », cette dernière étant capable de créer – parfois aussi bien – une œuvre d’art que ne l’aurait fait un être humain. Sans parler (à ce stade) du fait que derrière la machine (l’algorithme), il y aussi le concepteur du programme qui l’a développé dans le but de générer de nouvelles créations.
Protection pour les œuvres d’art
Pour bénéficier de la protection au sens du droit d’auteur, une œuvre doit être originale et mise en forme par la personne qui revendique en être le créateur. De manière générale, le droit d’auteur s’attribue à une personne physique, un individu qui, à travers « ses choix libres et créatifs », marquera l’œuvre générée d’une touche de sa personnalité. Le choix d’un sujet, son interprétation, le support, les couleurs, la technique utilisée sont autant d’outils permettant à l’auteur de mettre en œuvre ses choix personnels.
L’œuvre doit également être mise en forme, c’est-à-dire qu’elle doit être perceptible par les sens. Dans le cas d’une œuvre d’art, le public destinataire doit pouvoir la voir… En revanche une œuvre qui est le fruit du hasard ne sera pas considérée comme protégée au sens du droit d’auteur.
Une protection juridique pour l’IA ?
Face à tous ces principes, le débat est vif lorsqu’on examine une œuvre générée par IA, en particulier en ce qui concerne la titularité des droits sur l’œuvre qui a été générée puisque, si l’on s’en tient à la législation actuellement en vigueur, le titulaire ne peut être qu’une personne humaine.
La question de la protection de l’œuvre et de la titularité des droits qui y sont liés dépendra comme toujours de la situation de fait. Qu’en est-il lorsque l’œuvre est totalement créée par l’algorithme et donc par une intelligence artificielle ? Est-ce que la machine elle-même pourrait revendiquer un droit d’auteur sur ce qu’elle a créé ?
Pour qu'une œuvre générée intégralement par IA soit protégée par le droit d'auteur, elle devrait pouvoir répondre aux deux conditions... Quid en pratique ?
La condition de mise en forme sera par potentiellement remplie, puisque notre génération artificielle sera de facto perceptible par les sens. Par contre, cette mise en forme ne sera pas le fruit de l’utilisateur de l’IA… Mais c’est surtout la condition d'originalité qui sera plus complexe à appréhender.
Pour être originale, une œuvre doit refléter la personnalité de son auteur. Celui-ci doit apporter une touche personnelle pour que cette condition soit remplie. Ainsi, le concept même d’originalité au sens du droit d’auteur semble incompatible avec ce que produit la machine car il a été conçu, à l’origine, pour des œuvres créées par des individus ayant une conscience, et non par des machines.
Une machine ne peut, à elle seule, exercer de choix libre et créatif, car elle génère du contenu sans subjectivité, sans intention spécifique et sans capacité réelle d’exprimer une personnalité. Par conséquent, elle ne satisfait pas le critère d'originalité qui repose sur une dimension personnelle et créative propre à l'auteur humain.
Il est d’ailleurs piquant de constater que chat gpt répond globalement à cette question en confirmant ces principes.
En conclusion, la reconnaissance du droit d'auteur en faveur de l’algorithme qui a généré l’œuvre nous apparait clairement contradictoire avec le cadre juridique européen actuel et les exigences de la Cour de justice de l'Union européenne. En revanche, la question reste ouverte du point de vue de l’utilisateur de l’IA et du point de vue du programmateur de l’IA. Nous poursuivrons notre analyse dans notre prochaine chronique.
Alexandre Pintiaux
Emilie Ruelle
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| Source: shutterstock |
La Belgique, en tant qu'État fédéral, voit la
gestion de la culture principalement confiée aux compétences des communautés. Ceci
explique pourquoi l’accord de gouvernement fédéral ne regorge pas de mesures
spécifiques pour ce secteur. Toutefois, certaines décisions prises auront quelques
répercussions, parfois positives… et parfois pas[1].
Artistes : un maintien de l’allocation du
travailleur des arts
Lors des négociations en vue de la coalition
Arizona, certains partis avaient proposé de modifier le régime des allocations
pour les travailleurs de l’art, lequel venait d’être réformé en 2024...
L’accord final préserve finalement les
dispositions actuelles. Si le régime n’est pas parfait, il constitue un soutien
important en vue de permettre aux travailleurs des arts de développer leurs
projets. Il s’agit donc selon nous d’une excellente nouvelle pour les artistes.
Les récentes déclarations
dans la presse de certains politiciens n’apparaissent fondées sur aucune
majorité à ce stade.
Les informaticiens de nouveau repris dans le
régime des droits d’auteur
Un nouveau changement est prévu concernant le
régime fiscal des droits d’auteur.
Exclus il y a 3 ans, certains métiers,
notamment les informaticiens, seraient à nouveau inclus dans ce dispositif
fiscal particulièrement avantageux.
Il s’agit d’un retour en arrière, dans un monde
numérique en pleine expansion, qui s’avère très positif pour le secteur
informatique en Belgique. La réforme qui s’annonce permettrait à toutes les
œuvres protégées par le Livre XI, Titre 6, du Code de droit économique de
bénéficier des avantages liés aux droits d’auteur. Cette évolution met fin à
une discrimination dénoncée par de nombreux commentateurs.
Pour le secteur culturel, toutefois, cette réforme n’entraînera aucun changement : les professionnels de l’art et de la culture continueront de jouir de leurs droits tels qu’auparavant.
ASBL : réforme fiscale en vue
Les associations sans but lucratif (ASBL),
essentielles au secteur culturel, sont directement visées. L’accord
précise : Nous évaluerons l’efficacité de l’interdiction de
distribution des bénéfices et lutterons contre la tendance croissante
d’utiliser les ASBL pour mener des activités commerciales illégitimes et
s’enrichir sans payer d’impôts. Une réforme devra viser à simplifier, garantir
la sécurité juridique, apporter de la clarté et garantir la saine situation
financière des organisations à but non lucratif et des ASBL. Dans ce cadre,
toutes les différentes taxes pesant sur les ASBL et autres organisations à but
non lucratif, telles que la taxe sur le patrimoine, l’impôt sur les personnes
morales, etc., seront évaluées.
Ce point risque d’avoir des répercussions
importantes pour le secteur culturel. Il devra être suivi avec attention,
quoique nous saluons la volonté de lutter contre certaines fraudes.
Les institutions culturelles fédérales
Enfin, l’accord mentionne sa volonté de dynamiser
les institutions fédérales scientifiques et culturelles. Le ministre compétent est
supposé formuler les propositions nécessaires pour professionnaliser ces
institutions et organiser une plus grande efficacité.
Difficile de dire, à ce stade, quelles
institutions seront visées et si cela aura un impact positif pour elles.
En résumé, bien que l'accord fédéral soit
constitutionnellement limité en matière culturelle, certaines réformes
proposées sont susceptibles d’avoir un impact très lourd pour le secteur :
c’est le cas pour les ASBL.
A l’inverse, les autres points ne soulèvent pas
à ce stade d’inquiétudes particulières.
Ceci dit, un accord de gouvernement reste une
feuille de route qui sera mise en œuvre les prochaines années. L’avenir nous
dira si le gouvernement ira en ce sens dans une approche jusqu’au-boutiste.
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Parfois, ce n'est pas une ASBL qui est utile pour le développement d'un projet culturel. Dans quel cas une SRL sera la bonne option ?
Les revenus relatif à l’exercice d’imposition 2025 sont soumis aux plafonds suivants :
Revenus mobiliers jusqu’à 73.070,00 EUR / an.
50 % frais forfaitaire pour la tranche de droits d'auteur de
1 à 19.480,00 EUR
25% frais forfaire pour la tranche de 19.480,01 EUR à 38.970,00
EUR
Attention : du fait de la réforme, lorsque l’auteur
perçoit à la fois une rémunération (un cachet) et un droit d’auteur / un droit
voisin, une ventilation de 30% sera applicable, sauf exception.
Enfin, la nouveau gouvernement Arizona indique que l’interdiction
d’appliquer ce régime aux œuvres « informatiques » serait levée…
Affaire à suivre.
Date importante à noter à l'agenda pour les artistes qui ont eu droit à l'allocation du travail des arts lors de l'entrée en vigueur de la réforme en octobre 2022.
Ceux qui sont concernés doivent faire la demande de renouvellement à partir du premier 1er août 2025 via l'organisme de paiement auquel ils sont affiliés.
Pour rappel, les conditions à remplir pour le renouvellement sont les suivantes:
- Disposer attestation du travail des arts "plus" en cours de validité;
- Justifier 78 jours de travail salarié sur les 36 derniers mois.
Pour les autres artistes (ceux qui ont ouvert leur droit après le 1er octobre 2022, le délai de 3 ans doit être calculé sur base de leur dossier personnel.
Pour 2025, l'Indemnité des Arts en Amateurs (IAA) porte sur les montants suivants:
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Envie de - enfin! - comprendre de façon (presque) ludique les principes de base concernant l'attestation du travail des arts et l'allocation du travail des arts? Deux vidéos sont maintenant disponibles: